Erick Ifergan est un cinéaste, photographe et artiste plasticien franco-américain.
Il étudie le cinéma et la photographie à UCLA Los Angeles.
Il commence sa carrière à Paris dans les années 80 en concevant les pochettes de disques pour les plus grands artistes français. Parallèlement à cela il réalise les clips vidéos de Souchon, Goldman, Bruel et des campagnes publicitaires pour Dior, Sony, Nintendo, Audi, et bien d'autres..
En 1990 il s'installe à Los Angeles où il met en scène des vidéo-clip pour des artistes mondialement reconnus comme Rod Stewart, Tori Amos, Isaac Hayes. Pour ses réalisations, il reçoit plus dune centaine de récompenses internationales tel que le Lion d'argent à Cannes, Epica d'or au Royaume Uni et AICP aux USA.
En 1998 Il se lance dans un travail personnel en écrivant le long métrage indépendant Johnny 316. Erick Ifergan produit et réalise son film à compte d'auteur avec pour acteurs principaux Vincent Gallo, Seymour Cassel, Louise Fletcher et Nina Brosh.
Entre 1998 et 2007 il continue la réalisation de spots publicitaires et dirige des stars comme Penelope Cruz, Scarlett Johanson ou Eva Longoria.
En 2007 à Los Angeles il signe en exclusivité avec le producteur Ridley Scott pour réaliser films et campagnes publicitaires.
En parallèle, il poursuit son travail personnel avec en 2008 le court-métrage Divine Presence, puis, récemment, avec sa série de photos de nuit American nights à Los Angeles .
Pendant plus d'un an il réalise ces portraits mis en scène, de nuit, dans les rues vides de la cité des anges.
Cette série constitue la suite logique à son travail personnel de cinéaste autour de son sujet favori, le thème de la solitude dans les grandes métropoles américaines. Ifergan aime travailler sur la dimension mentale et l'invisible des choses. Il donne à ses personnages une profondeur qui fait voyager au cœur de l'âme humaine, tout en restant profondément ancré dans la réalité.
Il expose à Paris, à Los Angeles et en 2010 il est sélectionné à la biennale de photographie de Moscou.
En 2011, il s’installe épisodiquement dans le sud de la France. Il aménage des ateliers à Grasse et à Vallauris où il va se consacrer à la céramique. Il continue à travailler le dessin dont les céramiques sont la représentation en volume. En 2012, il participe à Art Basel Miami, représenté par la galerie LULU installée en Californie. Le musée d'Histoire et de Céramique Biotoises découvre son travail à Vallauris lors d’une exposition de groupe et lui propose une exposition monographique pour l’été 2013.
*Post meaning movement
Comme pour l’écriture automatique la main est guidée, non pas par le cerveau, mais par une force instinctive et spirituelle. On pourrait parler alors de dessin automatique.
Rien de véritablement automatique cependant mais beaucoup plus une force intuitive qui guide la main, le bras, le geste.
L’instinct est plus fort que le cerveau, plus fort que l’intelligence, l’instinct maîtrisé devient une puissance inégalable.
De ce fait, le sens de l’œuvre d’art n’est pas donné par l’artiste lui-même, avant même de l’avoir créé.
Le sens arrive bien plus tard et il est souvent donné par un spectateur, un événement, une circonstance extérieure qui projette son propre vécu dans l’oeuvre d’art.
L’exemple le plus frappant est celui de « l’ange combattant », qui aide une jeune femme atteinte du cancer à se soigner. Le prolongement de l’oeuvre dans la vie même de la spectatrice donne au tableau « L’ange combattant » une portée bien plus puissante que celle qui aurait été décidée par son auteur avant de l’avoir créée … Si il avait été décidé au départ que cet ange puisse soigner la maladie. Certains auraient dit a son auteur qu’il est fou et que cette idée est complètement absurde et prétentieuse.
En revanche la spectatrice qui découvre ce tableau et decide que l’ange (puisque combattant) va l’aider à surmonter la maladie est une chose magnifique que l’artiste lui même n’aurait jamais imaginé.
La jeune femme à donné du sens à ce tableau. Elle lui a même donné vie. Elle a également donné sens au travail de l’artiste.
L’œuvre n est jamais terminée , Elle est sans cesse remise en question. L’œuvre est vivante elle peut à tout moment être repeinte, retravaillée, elle peut évoluer même à l’extérieur de la toile.
Il est important que le spectateur puisse toucher la toile, toucher la sculpture, Avoir un rapport sensuel avec l’œuvre d’art c’est une chose primordiale. D’où l’absurdité d’interdire de toucher les œuvres dans les musées.
Erick Ifergan, même dans ces film, procède de la même manière , il crée des images qui apparemment n’ont pas de rapports les unes avec les autres, et en les assemblant il trouve une relation entre chaque image, entre chaque scène qui correspondent les unes avec les autres pour finalement donner un sens au film. Le sens de ce film n’était pas décidé à l’avance. Ce qui était décidé c’était un thème, une idée générale parfois complètement oubliée à la fin .
La juxtaposition des images d’un film, un peu comme un collage crée inévitablement un sens poétique, instinctif et spirituel qui n’a plus rien à voir avec l’histoire linéaire classique racontée dans le cinéma commercial.
Un peu comme pour l’écriture automatique on peut parler de cinéma automatique. Bien que le terme automatique ne soit pas adapté car il est tout sauf automatique. Il est instinctif, intuitif, poétique.
Les surréalistes lorsqu’ils parlent d’écriture automatique ne parlent pas d’une écriture générée par un robot de façon automatique, mais plutôt d’une écriture qui n’est pas l’esclave du cerveau. Qui n’est pas la résultante d’une pensée bien structurée, ni la conformation de cette pensée en écriture.
Le sens de l’œuvre d’art, du film, du poème, du livre tel qu’il est abordé par le Post Meaning Movements ne vient que longtemps après la réalisation et la fabrication de cette œuvre.
Il est parfois donné par l’auteur bien plus tard, mais il est souvent donné par le spectateur lui-même qui va associer le travail à une expérience personnelle, à une émotion qu’il aura ressenti en voyant cette œuvre, à un événement qui l’a marqué et que lui rappelle l’ œuvre.
« Souvent je dessine des visages, sans savoir de qui il s’agit… Quelques temps après je me rends compte que j’ai dessiné telle ou telle personne, que je connais ou que je ne connais pas d’ailleurs. Il arrive même que je rencontre une personne et que je me dise tiens!c’est la personne de mon tableau ».
On peut humblement parler d’une certaine forme de voyance, d’anticipation des événements, d’anticipation du sens de la vie, d’anticipation du sens de l’œuvre d’art. Cette œuvre d’art vivante prends sa place de façon naturelle dans son environnement car elle ne dicte pas un sens ou un autre, mais elle laisse la possibilité d’être contemplée. Elle laisse aux spectateurs la possibilité de trouver un nouveau sens à chaque fois.
Elle laisse la possibilité aux différents spectateurs de donner à l’œuvre d’art un sens différent pour chacun d’entre eux.
La possibilité de se perdre dans l’œuvre d’art devient alors un voyage spirituel, une expérience sensorielle comme on peut le faire en écoutant de la musique… L’esprit, le coeur peuvent se laisser aller à imaginer, à rêver, à se laisser transporter dans un monde qui n’est pas tangible. Pas de géographie, pas de GPS chacun se perd au gré de ses humeurs de ses intuitions, pour voyager au cœur même de l’âme de l’artiste.
Le Post Meaning Movement est inventé par Erick Ifergan après avoir pendant longtemps développé cette technique de laisser-aller qui lui permet d’être un vecteur, un messager, un intermédiaire entre une force puissante, divine peut-être, qui le guide et qui lui permet de transmettre un message à travers une œuvre d’art, un message bien plus puissant que celui qu’il aurait pu imaginer devant une toile blanche si il avait utilisé seulement son cerveau. Il aurait alors, été limité par celui-ci et par sa propre imagination. En se laissant guider par cette force supérieure l’artiste arrive à dépasser son propre état d’être humain pour entrer dans le monde des âmes.
Erick Ifergan
le 9 décembre 2021 à Grasse à 3h06.