Noe Kuremoto est née à Osaka, et diplômée du célèbre Central Saint Martins College of Art (mention très bien).
C'est imprégnée de son enfance au Japon et de ses coutumes qu'elle arrive à 18 ans à Londres, décidée à vivre sa vie, faisant de sa carrière professionnelle une priorité, sans tenir compte des dictats familiaux et des coutumes de ses origines...
Finalement maintenant heureuse mère de famille, elle se nourrit
de la symbolique japonaise et la réinvente à sa manière. Noe Kuremoto nous emporte dans un voyage spirituel où les légendes sont mises à jour pour s'adapter à notre époque. Ainsi, les figurines Haniwa sensée vous protéger dans l'autre vie, vous protègent ici et maintenant, tandis que les poupées Daruma prennent ici un aspect plus dépouillé et pur que les "originaux" tout en gardant la symbolique de l'objectif à atteindre : le premier œil vous engage à définir un but et à vous y tenir, tandis que le deuxième ne sera peint que s'il est atteint. Les Shimekazari traditionnellement accrochés devant l'entrée de la maison délimitent un espace de pureté où Dieu peut "descendre" et symbolisent également la prospérité de la famille, Noe Kuremoto s'empare de leur symbolique et l'interprète dans une dimension sculpturale de la céramique comme elle le fait avec les autres talismans.
Les symboles sont assimilés, absorbés par l'artiste qui se les ré-approprie sans cesse en y attachant des manifesto qui martèlent pour nous les mantras de son cheminement personnel.
Une artiste complète, complexe, rigoureuse, impressionnante !
Si vous êtes déjà allé au Japon, vous avez probablement rencontré les mystérieuses poupées Daruma, un talisman japonais traditionnel destiné à vous aider à réaliser un objectif dans votre vie. Ces poupées rondes en papier mâché sont partout. Sans jambes ni bras, ils commencent également leur vie sans yeux – les yeux intentionnellement laissés non peints pour que le propriétaire puisse commencer – et avec une concentration complète, le « processus Daruma ».
Au Nouvel An, chacun de nous dans notre famille reçoit un Daruma. Nous exprimons à haute voix nos objectifs pour l'année à venir.
Cela rend nos objectifs réels et précis.
Ce que nous faisons d’abord, c’est peindre l’œil gauche, avec notre objectif clair en tête. Ensuite, nous travaillons vers cet objectif chaque jour, avec notre Daruma en vue, il peut agir comme un rappel visible et quotidien.
Lorsque notre objectif devient réalité, nous peignons l'autre œil.
J'adore ce processus incroyablement simple et le rappel visuel quotidien que représente le Daruma.
Noe Kuremoto